Emigranti e caetera
30 juillet 2019
EMIGRANTI E CAETERA
Fabrice Gaudé habite à La seyne sur mer, parfois il se déplace pour travailler avec Serge Pesce qui habite à St Laurent du Var Gare. Parfois c’est l’inverse. Il n’y a pas de problème, de contrôle, de frontière entre le Var et les Alpes-Maritimes. Les parents de Fabrice Gaudé sont venu des Vosges. Il n’y a pas de problème de déplacement entre les Vosges et le Var. Les grands parents de Serge Pesce sont venu d’italie. Son grand père maternel est arrivé en 1922 à la nage, à Menton. Il fuyait le fascime, quelques mois avant la marche sur Rome de Mussolini. Il était clandestin et a obtenu la nationalité Française quelques années plus tard.
« L’Emigration est un phénomène humain qui existe depuis la nuit des temps. Nos ancêtres, partis d’afrique ont migré pendant des milliers d’années vers d’autres terres, portant leur culture, la transformant, la croisant et la faisant évoluer, au prix, parfois, de souffrances terribles.
L’identité culturelle, l’appartenance à une communauté, ne sont que des illusions passagères si nous regardons l’histoire de l’humanité. Nos mouvements de population, actuels ou récents, ne sont qu’une continuité de ce phénomène naturel. Ainsi, les peuples ont quitté leur terre pour des raisons d’oppression politique ou économiques dans l’espoir d’une vie meilleure pour leurs enfants quand ce n’est pas pour des raisons de survie tout simplement.
Ce que je raconte à travers ces musiques est un témoignage personnel. Comme beaucoup d’autres italiens, mes grands parents ont fuit le fascisme en 1922. Ca n’a été en aucun cas une décision de confort. Quitter ceux que l’on aime, quitter son pays, n’est jamais une décision légère. Nous avons subi ces traumatismes. Nous nous sommes nourris de cette richesse d’être « étranges », étrangers dans un monde qui n’a pas les mêmes codes que ceux de notre culture d’origine. C’est de cela dont je parle dans ces pièces. C’est de cet imaginaire que nous avons dû nous construire pour survivre. L’imaginaire du pays d’origine comme celui du pays d’accueil. Car si nous ne sommes plus Italiens, nous ne sommes pas encore vraiment Français. Ce nouveau pays est encore étrange à nos oreilles, notre palais, notre nez, notre vue, celui que nous avons laissé s’estompe dans un souvenir fragile.
C’est de cela que je parle dans ces pièces. Comment une valise (une malle plus exactement), peut transporter ce que nous avons de plus précieux? C’est une illusion bien sûr! Il faut bien rêver ce que nous vivons pour le faire notre. Voila pourquoi nos rêves d’émigrants sont plus forts que la réalité. Nous devons nous créer un monde. Et c’est celui-là que nous partageons avec d’autres pour survivre , rester humains et construirel’avenir. »Serge Pesce
Serge pesce: guitare accommodée acoustique, guitare classique, guitare12 cordes, chant
Fabrice Gaudé: batterie, percussions
Jean-Luc Bruyas : textes, chant
compositions : Serge Pesce
chansons en italien : H.Clara/Serge Pesce
Textes et chansons : Jean-Luc Bruyas